LORIS D. JOHNSON « oh, it tears me up »

La jeune fille avait eu de nombreuses épreuves dans sa vie; mais son meilleur ami et confident était toujours là pour réparer ses bêtises, soit par un moyen financier en soudoyant les policiers de Londres, soit en cassant la figure à plusieurs hommes qui tentaient de la ramener chez eux. Tellement de fois qu'il n'aurait pas pu les compter sur ses doigts, ni même avec ceux de Sage. Et pourtant, malgré ce nombre gigantesque, il s'en souvenait de chacune. Pourquoi. Tout simplement car on parlait de Sage Ophelia Bowen Smith, son éternelle meilleure amie, et surtout son éternel petit ange démoniaque.

Prenant ses paroles aux sérieux, il ne fut pas surpris de savoir qu'elle avait eu des complications ici. A Londres, tout était différent, ils avaient bâti leur petit "empire" avec leurs endroits préférés, leurs groupes de chiens qui les suivaient, et surtout leurs influences au lycée privée le plus côté. Ils levaient la main, les élèves se taisaient, tout comme le professeur. Ils levaient le petit doigt, c'était à peine si un élève ne venait pas le lècher. Ils martyrisaient les gens qui ne rentraient pas dans leurs bonnes volontés, et ce sentiment de puissance avait été incroyablement long, machiavélique et surtout empreint de pouvoir, de richesse. Comme quoi, l'argent faisait tout dans le monde. Leurs parents étaient riches à craquer des millions pour une maison, et lorsqu'on arrivait à Londres, on connaissait forcément par connaître les deux complices, Major&Sage.

Toujours présent aux postes d'adolescents riches, gâtés, imbuvables, ils aimaient faire la loi à l'école comme dans les fêtes. De grosses et énormes fêtes, pleines d'alcool, de drogues en tout genre et de chambres libres pour les coups d'un soir. Et comme Sage le savait parfaitement, Major avait toujours un oeil en sa direction, pour la sortir de situations difficiles. Des millions de fois, un mec trop lourd l'embêtait; Major venait à sa rescousse et lui collait quelques poings. Combien de fois, il s'était cassé le poignet pour elle ? Environ 5 fois. A chaque fois, on parlait de mecs collants, d'hommes violents qui essayait de le frapper. Mais ayant pris ses cours de boxe, il ne se laissait plus avoir et avait souvent l'avantage.

Sa situation du moment était préoccupante. Un homme avait osé trompé sa protégé, sa complice. Il allait payé. Pas de sa vie, mais de sa réputation, et peut être de ses membres vitaux, comme son entrejambe ou ses jambes. Un bras était trop facile à casser lorsqu'on connaissait la technique. La voyant changer de visage, troquant son si joli sourire pour un air triste sur ce visage d'habitude si chatoyant, il soupira et fronca les sourcils. Ecrasant avec rage sa cigarette sur le côté, il serra les dents. « Je n'ai plus qu'à engager un tueur à gages .. » Il resta sérieux. Et elle pouvait le croire, car il serait à tuer pour son bonheur. Passant ses mains sur ses cheveux qui flottaient sur son genou, il remonta l'autre, et la regarda. Il n'était pas content, on pouvait le voir dans son visage. Et une fois de plus, il allait lui reprocher. Lorsqu'il parlait, il était toujours plein de vérités. Il ferma les yeux, et posa sa tête contre le mur en arrière. Puis toujours les yeux clos, commenca à parler. « Je suis sérieux. Tu sais exactement ce que je pense de ton comportement quand je ne suis pas là. Sage, j'ai beau toujours être là, un jour notre chemin se séparera. Une personne ou une autre y arrivera .. » Il reprit son souffle, et ouvrit les yeux, elle s'était redressé pour être juste en face de son visage. Une pulsion le ravagea. Comment pouvait il avoir l'envie d'embrasser sa meilleure amie ? Peut être car le regard qu'elle posait sur lui était vraiment incompréhensible, ses lèvres si désirables qui lui donnaient envie de donner un coup de dents dedans, et surtout son regard se perdait sur son décolleté dévoilé par la perte momentané de son manteau. Il tourna la tête, car il ne pouvait pas supporter son regard. Et pourtant, son courage pris à deux mains, il tint son menton, et lui parla avec son air le plus sérieux possible.

« Ces mecs là, je vais aller leur parler. Je vais peut être aussi cassé leurs têtes de jolis coeurs. Je vais leur pourrir la vie car ils ont osés te toucher. Au passage je pense à ravager le couple de ce connard. Et aussi ce gars que tu dis avoir une emprise sur toi, je vais le castrer. On ne touche pas à toi, sans voir les répercussions de mon côté. » D'un ton ferme, il caressa le menton de la jeune femme. Rarement, il parlait aussi violamment, d'habitude, il plaisantait, cherchant des moyens de casser leur vie si belle. C'était à peine si sa méchanceté ressortait pour elle. Il était prêt à tout. TOUT. Inclus, meurtres, viols, séquestrations. Passion destructrice qui mangeait son coeur chaque jour un peu plus, en essayant de récupérer ses coups foireux.

Reprenant son air un peu plus détendu, il caressa son menton. Un air plus tendre détendit son visage, et il ferma les yeux baissant la tête avant de la remonter et de voir ses yeux briller. Il ne voulait pas qu'elle pleure. Non, il ne pouvait pas la voir pleurer, ca lui brisait le coeur. « Mais promets moi une chose ... Sage. Regardes moi. Promets moi de rester à l'écart d'hommes comme ça. Je ne veux pas te voir souffrir, je ne veux pas récupérer ton coeur en miettes. Je ne veux pas te retrouver dans un état lamentable. Je veux tellement de bonnes choses pour toi, je veux te voir heureuse, épanouie. Je veux voir ton sourire éblouissant, je donnerais tout pour le voir. Sage BS, tu mérites un homme merveilleux. Alors promets moi s'il te plait » Il insista sur le s'il te plait avec son accent anglais craquant. Ses yeux à lui brillaient, et il ne put plus se contrôler. Il déposa un baiser d'une fraction de secondes sur ses lèvres, et se retrouva à quelques millimètres d'elle, sentant le souffle coupé de sa meilleure amie contre sa bouche. Il darda ses yeux d'un air gêné. C'était bien la première fois de sa vie qu'il était gêné et qu'il avait envie de s'enfuir aprés un baiser d'une micro seconde. Mais leurs lèvres s'étaient touchés; pour la première fois.